Sport & Bien-être

L'ostéopathie pour les grands et les petits

Gros plan sur les clés du succès d’une thérapie manuelle née voici plus d’un siècle Outre-Atlantique.

Un ostéopathe utilise ses mains pour soigner. Il s’en sert aussi pour établir son diagnostic, une étape clé où il s’attache à détecter toute restriction de mobilité des différents tissus du corps humain : os, muscles, ligaments, peau, viscères...

« Une réduction de mobilité, par exemple au niveau d’une vertèbre, peut engendrer des douleurs et une raideur locale », explique le Dr Jean Hallade-Massu, médecin du sport, urgentiste et ostéopathe, en charge du suivi médical de l’émission Koh-Lanta.

Les indications

Elle peut aussi induire des pathologies à distance. « Dans le reflux gastro-oesophagien du nourrisson, il existe souvent une restriction de mobilité de l’articulation entre l’occiput et la première vertèbre cervicale. Libérer cette zone, par des manipulations fonctionnelles de la base du crâne, règle le problème du reflux dans 80 % des cas ». Pour « redonner du mouvement aux tissus », l’ostéopathe dispose de différentes techniques. « Dans l’ostéopathie structurelle, on agit directement sur la structure en cause de façon ferme et vigoureuse, ce qui peut induire un craquement appelé thrust », signale le Dr Hallade- Massu. « Il correspond à la libération d’une bulle d’azote dans l’articulation. »

Avec les approches fonctionnelles, viscérales et crâniennes, les manipulations sont beaucoup plus douces. Elles bénéficient toutes des deux atouts majeurs de l’ostéopathie : l’efficacité immédiate, et l’absence de prise médicamenteuse. « Notre premier motif de consultation, c’est la douleur : mal de dos ou de cou, douleurs d’épaule, du coude ou du genou, mais aussi migraines et colopathie fonctionnelle », cite le Dr Hallade-Massu. Autant de champs où l’ostéopathie a un effet curatif, voir préventif. Ailleurs, elle ne règle pas le problème mais peut contribuer à sa prise en charge. 
 
« L’ostéopathie ne guérit pas une hernie discale, mais elle peut soulager la douleur ou aider le patient à la surmonter », illustre le Dr Hallade-Massu. « Cela permet parfois de surseoir à l’opération. » Son apport est comparable dans l’arthrose. L’ostéopathie vient aussi à bout de certaines douleurs dites « projetées ». « Des douleurs ressenties dans le ventre peuvent trouver leur origine dans un dérangement intervertébral mineur », détaille le Dr Hallade-Massu. « À l’inverse, une douleur dorsale peut révéler une inflammation de la vésicule biliaire, la cholécystite. Dans ce cas, la solution n’est pas ostéopathique, mais chirurgicale, et il n’y a pas de temps à perdre ! »

Le choix du thérapeute

A ses yeux, une telle éventualité impacte le choix de l’ostéopathe à consulter. Il en existerait près 9 000 dans l’Hexagone, répartis en trois catégories : les médecins ostéopathes, les kinésithérapeutes ostéopathes, et les ostéopathes ni médecins, ni kinésithérapeutes. « On peut consulter directement un médecin ostéopathe. Cependant, pour les autres catégories d’ostéopathes, il est préférable de consulter son médecin traitant au préalable, pour être certain du diagnostic et poser l’indication du traitement ostéopathique », conseille le Dr Hallade-Massu. « En aucun cas, l’ostéopathie ne peut, par exemple, guérir un cancer. »

Dernière donnée d’importance : l’Assurance Maladie ne rembourse pas les séances, mais de plus en plus de mutuelles proposent des forfaits annuels de remboursement. 
 
Un signe indirect d’efficacité et d’utilité, pour une thérapie désormais bien ancrée dans le paysage sanitaire. Le Dr Hallade-Massu y est venu par la médecine du sport. « Dans ce cadre, j’ai pu constater que l’ostéopathie résolvait beaucoup de pathologies. Après une formation de quatre ans, au-delà de mes neuf années de médecine, j’en ai fait ma spécialité. Aujourd’hui, sur la partie médiatique visible de Koh-Lanta, c’est d’un médecin urgentiste dont les candidats ont besoin. Mais l’équipe technique, qui travaille dans des conditions difficiles, est bien contente d’avoir un ostéopathe sur place ! »

Sources : Ifop, Académie nationale de médecine, UFOF, UNEO, ROF, le site de l’Ostéopathie.

L’ostéopathie chez les enfants

Pour certains bébés, l’accouchement constitue un traumatisme dont ils gardent des traces. Déformation du crâne, visage aplati, asymétrie des yeux ou des oreilles, l’ostéopathie peut agir sur ces symptômes.

De même, si bébé est très agité, a des difficultés pour téter ou tourne toujours la tête du même côté, une restriction de mobilité est parfois en cause.

Elle peut être traitée par une manipulation très douce. Certaines maternités comptent d’ailleurs des ostéopathes dans leur équipe soignante. 

Les 3 dates clés de l’ostéopathie

  • 1874 : Aux États-Unis, le Dr Andrew Taylor Still définit les principes fondateurs de l’ostéopathie.
  • 2002 : La loi Kouchner reconnaît enfin la profession d’ostéopathe en France. Des non-médecins peuvent l’exercer sous condition de formation, ou d’ancienneté pour les ostéopathes déjà installés.
  • 2007 : Les décrets d’application de la loi paraissent au Journal Officiel. Il stipule qu’un ostéopathe ne peut effectuer certaines manipulations (crâne, face et colonne vertébrale chez l’enfant de moins de 6 mois, cou à tout âge) sans qu’un médecin ait établi un certificat de non contre-indication au préalable.

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